Jéleena du Granois

 

             Juillet 2019

 

La deuxième séance avec Jéleena est un peu plus sport, c'est une fille et elle ne compte pas pour des prunes...


Notre belle Jéleena était déjà en pleine forme dans le parc lors du travail avec Karsten, alors lorsque Oliver lui met le licol, elle se manifeste avec vivacité.


Alain reprend un moment la pouliche qui se défend en tirant fortement sur la longe pour retomber à terre, assez surprise de sa pirouette.

A mon tour, je prends la place d'Alain et je travaille les mêmes figures, en chassant les hanches pour de pas arrêter le mouvement et en bloquant les épaules lorsque je demande un arrêt.

 

Des encouragements, des caresses douces qui rassurent, tout se fait dans le calme même si Jéleena est plus speed que Karsten, plus impatiente, plus facétieuse. Elle se défend beaucoup plus, mais le système, ma hanche et mon bras contre son avant main pour retrouver le calme fonctionne très bien.

En s'opposant à nous lorsqu'elle tire sur la longe, elle nous gratifiera de plusieurs pirouettes avec une chute à terre qui la surprend et la déstabilise : elle doit essayer de comprendre ce qui lui arrive, pas facile d'être une jeune pouliche !


Jéleena est un peu plus nerveuse que Karsten, elle transpire un peu plus et demande d'être plus attentif car ses déplacements sont vifs et rapides.


La séance se termine toujours dans le calme, je me rapproche d'elle pour lui enlever le licol, en douceur,en le faisant glisser le long de l'encolure, et en laissant mes bras en collier pour toujours garder le contact avec elle.

 

Et tout naturellement, je libère Jéleena qui s'écarte sans brusquerie de sa part.

Ce que je retiens de cette séance, c'est que ces deux poulains apprennent vite à partir du moment où nos demandes sont claires et que nous répétons les consignes avec calme.

 

Ils réagissent sur une nouvelle demande et ne me laisse pas dans l'attente : je suis proche, ils s’exécutent avec attention, je laisse un peu de distance et ils reprennent le pouvoir.


Tout va se jouer dans cette gestion de l'espace qui va nous permettre, petit à petit d'installer cette confiance qu'ils nous donnent et élargir notre champ d'action.

            Aout  2019

 

‌Une nouvelle séance avec les petites bombes noires Jéleena et Karsten, et ce sont de jolis moments d'apprentissage entre nous...

 

Ce matin, on révise d'abord, c'est Jéleena qui commence, avec la mise de son licol dans le box, et direction la carrière toujours avec Maman Yeléna.


La mise du licol ne pose manifestement plus trop de souci, on s'approche, on parle et on s'habille doucement comme une grande. 

Nous cheminons vers la carrière tranquillement, avec peut être moins d’appréhension que la dernière fois, qui était la première fois où Jéleena se trouvait tenue en longe.

Donc, révision du pas en cercle autour de moi, avec la main le long de l'épaule opposée, ma hanche prés de la pouliche, tout se passe dans le calme, Jéleena est beaucoup plus à l'aise, et évolue dans le calme sans se défendre.

Petit à petit, je laisse un peu de distance entre elle et moi, en laissant une longe plus longue. Mes demandes de mise en mouvement sont ponctuées par des demandes d'arrêt en stoppant et en exerçant une pression sur la longe. La pouliche doit me comprendre, dès que j'obtiens le résultat de l'arrêt très bref au début, je lâche la pression sur la longe et je félicite.


Nous marchons ensemble sur des cercles qui s’élargissent de plus en plus, Jéleena est très à l'écoute, et semble avoir bien assimilé les échanges de la précédent séance, le bonheur !

Alain nous explique que nous allons varier les plaisirs et marcher tout simplement en changeant de direction afin que la pouliche comprenne qu'elle doit nous suivre sans se défendre. Pour cela, j'avance à la hauteur de ses épaules, longe détendue et dès qu'elle manifeste son désaccord en tirant, je reste ferme mais dès qu'elle ne met plus de tension, je relâche immédiatement la longe.


Rapidement, la pouliche comprend ma demande et nous avançons un coup à droite, un coup à gauche, sans tension et avec une certaine fierté de ma part, j'applique les codes et ça fonctionne du tonnerre !

J'ai une explication très pratique par Alain de notre marche à deux : Jéleena a son couloir devant elle et moi le mien, nous devons marcher en parallèle, elle peut se dérouter un peu vers son extérieur mais pas vers le mien.
Quel bonheur de voir évoluer Jéleena avec calme, à l'écoute de nos demandes, la dernière séance paraît bien loin, lorsqu'elle nous avait fait des pirouettes pour nous montrer son désaccord.


On se garde toujours la possibilité de revenir à l'arrêt avec la hanche tout contre elle et le bras qui enserre les épaules car elle connait ce geste qui signifie arrêt, calme et confiance.

Pilier d'attache : nouveau terme que j'apprends lorsque je dois demander à la pouliche de s'arrêter lorsque je suis immobile. Je ne bouge plus, mais je la laisse marcher autour de moi, elle doit comprendre que si je ne marche pas, elle doit s’arrêter elle aussi. c'est un début pour intégrer le principe de l'attache et le fait de rester immobile.
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Pas évident tout de suite, mais j'obtiens quelques arrêts brefs mais arrêt quand même. Je félicite, j'encourage.

La séance terminée, nous repartons vers le box avec Maman Yelena et nous allons commencer le travail des pieds, lever les antérieurs et les postérieurs. Alain reprend Jéleena au licol et descend doucement sa main le long de son antérieur gauche jusqu'au boulet qu'il prend dans sa main et le soulève. Il garde quelques secondes l'antérieur plié sous le poitrail et repose le sabot. La pouliche réagit un peu car cette manœuvre est nouvelle. Même manipulation pour l'antérieur droit, elle bouge un peu mais au final reste très sympa. Lorsque c'est à mon tour, même procédé, la main doucement le long de son antérieur, une pression et je relève le sabot. Nous sommes calmes toutes les deux, Alain tient la pouliche au licol.


Nous passons aux postérieurs, c'est un peu plus mouvementé, mais au bout de quelques minutes, nous lèveront les postérieurs en faisant bien attention que le postérieur et le pied soient sous le ventre de la pouliche, il faut veiller à ne pas écarter le postérieur vers l'extérieur.

 

 


Fin de séance : on ôte le licol, on parle, on caresse et après, on libère Jeleena

  Septembre   2019

 
Nous nous dirigeons vers le rond de longe pour la même séance que Karsten.

 

Olivier doit isoler Jeleena afin de lui mettre le licol. La petite séance sportive sera moins longue qu'avec Karsten mais sortir de sa zone de confort ne lui plait pas du tout, elle le fait savoir en essayant de se coller contre sa mère et en exécutant de jolis changements de direction.
Au bout de quelques minutes, Olivier lui met le licol et la longe et nous nous dirigeons vers la carrière. Lorsque Maman Yelena repart dans l'autre sens pour rejoindre le rond de longe et laisser Jeleena, Alain vous prépare à un probable départ en trombe de Jeleena ...

 

Et non, mademoiselle est devenue presque sage et surtout plus calme dans ses rapports avec nous. Elle marche à côté d'Olivier, manifeste aussi sa bonne humeur mais reste attentive et accepte de s'éloigner un peu plus au fond de la carrière. Cette fois, elle n'a pas du tout essayé de se cabrer, sans sanction de notre part lors de la dernière séance, elle laisse tomber cette défense... pour l'instant.


La longueur de la longe a augmenté entre la pouliche et Olivier ce qui permet d'avoir des rapports moins musclés, moins bousculés entre lui et le poulain.

Maintenant, c'est Alain qui reprend la pouliche pour les apprentissages des gestes et des postures.


Face à elle, il l'appelle en combinant 3 informations : la voix, la main, le corps. La voix devient la demande, accompagnée du geste de la main " viens vers moi' et par le fait de marcher en reculant face à la pouliche afin qu'elle comprenne d'avancer vers lui. Le travail se fait face à face, la pouliche est très à l'écoute, et enregistre les nouvelles informations.

Lorsqu'elle doute, elle vient se rassurer en se rapprochant d'Alain, devenu le référent, et cherche un contact en lui attrapant la chemise, ce qui pourrait vouloir signifier : "dis, est-ce que j'ai bien fait..."


C'est ensuite la main d'Alain qui de lève pour demander un "stop", demande faite plusieurs fois après une invite à avancer vers lui, Jeleena comprend très vite, c'est une bonne élève.
Nous revenons ensuite tous vers le rond de longe vers Maman Yelena pour le travail du licol à enlever, puis à remettre pour la sortie vers les écuries, Jeleena seule en tête.


Tout ce passe dans le calme et le respect de chacun.
ll me semble que les poulains ont grandi dans leur tête, et nous, nous avons appris encore un peu plus car j'ai l'impression de parler de mieux en mieux le cheval ! Un pas de plus vers l'autonomie, au plutôt deux sabots de plus vers l'autonomie...

 

    Septembre   2019

 

Alain est aux commandes car nous allons directement dans la carrière en laissant cette fois Maman Yelena dans le parc et non dans le rond de longe qui est plus près.

 

Il va falloir gérer l'inquiétude de Jeelena qui se trouve seule et plus éloignée de sa mère que lors de la dernière séance.

 

Tout d'abord, Jeelena se défend en tirant fort sur la longe afin d'essayer de repartir dans l'autre sens mais après un joli vol plané, elle finit pas accepter d'aller dans la carrière. Alain laisse une longe un peu plus longue et laisse Jeelena tourner autour de lui le temps qu'elle se calme et se rassure.


Ensuite on revient aux principes de bases : Jeelena doit marcher dans le calme, longe détendue, ne pas dépasser les épaules d'Alain et s'arrêter lorsqu'il s'immobilise.

Puis c'est à mon tour, on marche ensemble tranquillement, et bien que son regard se porte assez souvent vers ses compagnons dans le parc, Jeelena est attentive à mes demandes, elle écoute de mieux en mieux et surtout, reste à l'écoute, ce qui fait la différence de nos débuts. Je sens un changement dans son comportement, elle a intégré tout ce travail fait lors de nos dernières séances.

La sortie de la carrière pour rejoindre le parc et les autres chevaux, doit se faire dans le calme et Jeelena doit rester respectueuse me concernant. Elle ne doit pas me doubler et se précipiter ; pour cela je dois gérer ses envies de départ en la faisant pivoter autour de ses épaules dès qu'elle me déborde.


En cercle, je reprends ma place de référent et elle, de jeune pouliche en apprentissage. Nous rentrons dans le parc et bien que ses congénères, dont sa mère, soient présents, Alain me demande de la positionner face aux bordures du parc, dos aux autres chevaux.

 

 

Elle doit associer le fait qu'enlever le licol doit se faire dans le calme, pas de précipitation pour m'échapper et partir au triple galop... Pas facile ! Elle se défend, m'empêche de lui enlever le licol car toujours en mouvement, Alain reprend les choses en main, et après une petite bataille de quelques minutes, le lui enlève en gardant toujours le contact avec ses bras pour que le départ de la pouliche se fasse à son initiative seulement. La pouliche comprend et finit par accepter de rester calmement face à lui. Lorsqu'il la "libére", elle reste quelques instants immobile et part vers sa mère au pas.

Octobre 2019

 

Jeleena doit être récupérée dans le parc, avec les autres qu'elle n'a pas du tout envie de quitter. C'est Alain qui se charge de l'attraper, moment sport car la mise du licol est compliquée. On reverra tout ça en fin de séance.
Jeleena est beaucoup plus en stress, elle est inquiète et n'a qu'une envie, partir.  


Alain ne bouge pas... Il reprend son rôle de pilier d'attache, la pouliche doit prendre son temps pour se calmer et se rassurer, comprendre qu'elle ne craint rien et que la personne qui est au bout de sa longe restera là avec elle. Cette confiance prend du temps et la séance sera principalement axée sur cette acquisition. 

Petit à petit, elle lâche du regard les autres chevaux et revient se concentrer sur Alain en s'approchant de lui. 


Après quelques minutes pendant lesquelles Jeleena s'est détendue, et a repris une respiration tranquille, nouvelle proposition d'Alain qui veut lui poser la main sur le chanfrein afin de l'habituer aux soins. Face à elle, il s'avance la main levée pour la poser sur le chanfrein.

 

La réaction de la pouliche est immédiate, elle recule en levant la tête en faisant des yeux tout ronds : c'est nouveau, ça !

A ce moment, la longe s'est raccourcie et la distance entre tous les deux est beaucoup plus courte. Cela ressemble à une ballet où Alain avance, s'arrête et la pouliche recule et s'arrête. Et puis, bingo, Jeleena ne bouge plus et accepte la main posée sans résister.
Je récupère la pouliche et le stick pour revoir les acquis. A mon tour de poser la main sur le chanfrein. Je comprends qu'il faut que ma main s'avance mais aussi tout mon corps, je dois lui montrer que c'est ma proposition en la positionnant face à moi. Elle doit venir vers moi et non moi, vers elle.
Et puis, tout doucement, Jeleena finit par ne plus reculer et me laisse poser la main. On reste toutes les deux quelques minutes, c'est top...

Alain reprend la pouliche pour la rentrer dans le box, petit point nécessaire concernant la mise du licol qui reste un peu compliquée avec toujours le même procédé : "je t'enlèverai le licol quand je le déciderai, et quand tu seras calme". Il commence à détacher le licol mais dès que la pouliche veut s'échapper, il remet le licol, et en fait à chaque fois qu'elle fait le forcing, Alain le rattache. 

 


Au bout de quelques minutes, elle se calme, mais pas de détachement du licol, juste du calme.
C'est après qu'il revient vers elle et le lui ôte... pour lui remettre tout de suite après, en lui demandant de mettre elle même le nez dedans. Alors là, il faudra m'expliquer, parce que la pouliche plonge toute seule le nez dans le licol !

Cette séance est différente des autres car on rentre dans le vif de l'éducation où le respect et la confiance deviennent primordiale : les poulains grandissent en force et puissance, on doit rester acteur et référent et ne pas se laisser dépasser. Je pense avoir passer un cap avec eux, on avance ensemble, et j'apprends toujours autant qu'eux.

     Octobre 2019

 

 Nous travaillons Jeleena aujourd'hui afin de lui mettre le licol dans le parc, mais l'essai n'est pas concluant. On fait plus simple, elle est dirigée vers le box.

 

Toujours pas évident, mais c'est Alain qui s'y colle avec toujours la technique qui consiste à lui faire comprendre qu'elle n'a qu'une solution : rester immobile et accepter ce licol. La condition est toujours la même : mettre le licol lorsqu'il le décide, pas de brusquerie, pas de fuite, pas de passage en force.

 

Le travail de compréhension de Jeleena se fait doucement, et après avoir navigué entre les deux coins au fond du box, fait des tentatives de séduction en se rapprochant d'Alain pour tenter une sortie, se calme et accepte le licol.

Nous partons dans la carrière en lui mettant la longue longe, qui lui laisse cette impression de liberté mais qui la ramène au bout du compte vers nous.

 

Olivier commence la même manœuvre que celle lors de la précédente séance, en laissant dérouler la longe, pour ensuite partir dans le sens opposé et suggérer à la pouliche de le suivre. Jeleena part un peu dans tous les sens au début et a besoin d'être rassurée.

 

Elle s'arrête, grignote quelques herbes, appelle ses congénères. Petit à petit, elle se laisse convaincre et devient plus docile en acceptant le deal.

 Je prends à mon tour la pouliche pour ce travail de simili liberté, et de retour vers moi en raccourcissant la longe. Lorsque je stoppe, elle s'arrête aussi et c'est avec plaisir que je la vois se rapprocher de ma main qu'elle effleure pour faire amie-amie.

 

C'est un moment de douceur mais il faut rester sur ses gardes car elle observe aussi mes réactions, je dois rester son référent. Lors de cet arrêt, je parle, j'encourage, et je caresse.

 

La pouliche semble avoir bien intégré le principe du travail de la longe qui lui demande de nous suivre lorsque on marche, sans tension, simplement parce qu'on évolue dans la carrière en l'appelant tout en l'ayant au bout de longe. Nous finissons par le travail des pieds. La jument est tenue tranquillement pendant qu'Alain lui lève tour à tour les antérieurs, puis les postérieurs.

La première manipulation est un peu vive car Jeleena se défend en s'appuyant sur son antérieur fléchi pour essayer de s'en dégager. Mais après quelques minutes, elle se calme et finit par rester immobile. Le pied est reposé quand elle est détendue et qu'elle a compris qu'il n'y avait pas de danger pour elle ...et qu'elle n'a pas trop le choix ! Les postérieurs ne poseront pas de problème particulier, tout en restant concentré sur les réactions de la pouliche afin d'éviter un éventuel coup de pied en surveillant de bien tenir le pied sous le poitrail. Mais jeleena est une pouliche qui apprend vite et tout ce passe sans problème. 

                                            Novembre 2019
Notre séance sera une simple séance d'éducation, juste pour continuer ces rapports privilégiés de respect entre nous.
Ces deux poulains grandissent et deviennent de plus en plus présents physiquement. Pour éviter d'avoir des rapports de copain, il faut leur rappeler quelques règles de vie avec nous, leurs référents.
Nous commençons par Jeleena qui est poussée gentiment dans le box pour une prochaine mise du licol en prévision du pansage, échange simple mais qui reflète avec précision l'avancement de son éducation, et de son rapport avec l'homme.

Ce moment est encore pour elle un moment de stress, elle est un peu inquiète et se déplace dans le box en tentant une sortie sans succès car Alain lui bloque le passage. Après plusieurs tentatives, elle s'impatiente et fait le forcing. Le réponse ne se fait pas attendre, Alain lui signifie vivement par la voix et un mouvement de bras, de rester dans le fond du box tant qu'elle ne se calme pas, le but de la manœuvre étant qu'on lui mette le licol sans lutter.
Après quelques longues minutes, elle finit par faire comme Alain, c'est à dire rester sans bouger.
Rien ne se passe, il faut juste attendre qu'elle comprenne que rester sans bouger est une demande qu'on lui fait et qu'elle doit l'intégrer dans son comportement. Elle finit par se détendre et vient pointer son nez vers lui en signe de paix... C'est bon, on va pouvoir commencer à travailler ensemble.

Après lui avoir proposé le licol dans lequel elle a plongé son nez, ça, c'est du bonheur..., nous avons les consignes suivantes : Jeleena sera brossée par Olivier pendant que je tiendrai la longe en faisant office de pilier d'attache, la pouliche devra rester immobile.
Pour cela, je tiens la longe qui a été passée dans un anneau du box, tout en la laissant filer lorsque la pouliche tire un peu trop, retendue dés qu'elle stoppe. On revient au basique que nous avons travaillé dans la carrière qui tend et détend la longe en fonction des réactions de la pouliche.

Olivier commence le pansage doucement en alternant le passage de la main suivi de la brosse. La pouliche réagit bien tout en étant sensible aux sensations du passage de la brosse. De temps en temps, elle recule, bouge de droite à gauche et s'impatiente un peu. Pas d'encouragement, pas de paroles apaisantes, ne rien faire, c'est juste un moment de calme sans demande particulière, on félicitera lorsque l’exercice sera terminé.
Petit à petit, Jeleena se détend vraiment, et trouve du plaisir au pansage, on le voit dans ses yeux qui passent d'un regard qui était un peu inquiet et fixé vers l'arrière pour finir par fermer un peu les paupières en signe de bien-être. Le pansage terminé, la pouliche est sortie du box pour lui enlever le licol sans brusquerie de sa part. Son comportement de fin de séance a vraiment évolué, il est très différent du début et montre que son inquiétude s'est dissipée pour faire place à la confiance.


Le travail de pansage avec Karsten est différent car plus physique ... C'est un monsieur, donc il fait un peu moins dans la dentelle.
Même consigne que pour Jeleena, nous passons la longe dans l'anneau, Olivier est au bout de la longe tandis que je brosse d''abord avec la main, puis avec la brosse, doucement.

Rapidement, Karsten nous fait comprendre que de rester immobile, dans un box, loin de des congénères n'est pas une idée à son goût. Et là nous assistons à une GROS caprice. Alain me demande de me déplacer et de le laisser tout seul car ce caprice va durer un certain temps...

Karsten gratte de l'antérieur en donnant de grands coups contre la porte du box, à coté de l'anneau par où passe la longe car il a compris que c'est cette longe qui le tient et l'empêche de sortir du box. Olivier est toujours pilier d'attache, et maintient cette longe tantôt tendue, tantôt souple. Plus le temps passe, plus les coups d'antérieurs se font rapides et forts pour essayer d'atteindre la longe. Mais le temps ayant raison de tout, Karsten commence par fatiguer, ne donnant plus que quelques petits coups pour finir tranquillement par se calmer. Et c'est à ce moment que je retourne finir le pansage, sans éclat de voix, sans félicitation, comme si de rien n'était. Ce sera seulement  lorsque le pansage sera terminé que je le féliciterai en lui donnant des caresses. Alors nous sortons ensemble du box pour lui enlever le licol et le libérer.

Cette séance a l'air de rien, nous n'avons pas fait de choses extraordinaires, juste un pansage mais qui en dit long sur l'importance de notre place avec eux, sur la capacité à les écouter, comme la leur, à nous écouter. En fait, on argumente, on est d'accord ou pas, mais on dialogue...

‌‌         Janvier 2020

 

Les poulains Jéleena et Karsten grandissent, ont été sevrés et se retrouvent ensemble au parc.


Nous allons tour à tour commencer à leur apprendre à travailler seuls, c'est à dire se retrouver dans la carrière avec comme seul compagnon de jeu, nous.


Tout d'abord, il faut d'abord réussir à en attraper un dans le parc...


Pas simple car il semble s'être donnés le mot pour m'échapper, l'un comme l'autre. Alors changement de tactique : je les pousse gentiment vers le box afin qu'ils y rentrent ensemble.

 

La deuxième étape consiste à laisser sortir Karsten et  garder Jéleena et lui mettre le licol. Alors que je lui bloque le passage vers la sortie, il faut un peu de temps à la pouliche pour se calmer et se rassurer. Après plusieurs essais à droite puis à gauche pour trouver une faille, elle s'immobilise, moi aussi. Elle doit comprendre qu'elle n'a pas le choix, je l'attraperai pour lui mettre le licol.

Après quelques minutes, je m'approche d'elle en caressant l'encolure et en lui parlant. Elle plonge le nez dans le licol, j'adore.


Nous voilà parties vers la carrière.
Petite mise en jambe avec des départs un peu rapides, des hennissements vers ses congénères, c'est la première fois qu'elle se retrouve seule.


On révise les basiques qui consistent à évoluer à droite ou à gauche avec Jéleena derrière moi, longe détendue ; tout se passe sans souci.


La demande d'Alain est toute simple et consiste à marcher épaule contre épaule, tout en maintenant une certaine distance, tranquillement sans que la pouliche me dépasse. Après quelques égarements, les miens, la pouliche comprend ma demande et marche à côté de moi. 

Quand je veux changer de direction, la pouliche doit tourner en même temps que moi mais malheureusement me dépasse en m'empêche de passer.


Alain me demande d'être plus ferme et de lui passer carrément devant en lui coupant la route afin de l'obliger à me céder le passage et tourner à droite et ça marche. Je dois être plus ferme et m'imposer de tout mon corps.

 
Lorsque j'obtiens le bonne réponse, je m'arrête. Elle doit comprendre que lorsque je stoppe, elle aussi, doit faire de même.

 

Au fur et à mesure, les arrêts se font de plus en plus nets jusqu'à ce qu'elle soit complètement immobile.

Jéleena est devenue plus calme, moins sur la défensive. et donc plus en confiance. C'est un vrai plaisir de voir avec quelle rapidité elle assimile les informations.

Nous avions débuté alors que j'étais positionnée à sa gauche, cette fois je dois passer à sa droite pour faire le même exercice.

 

Ce n'est pas évident ni pour elle, ni pour moi car elle essaie systématique de revenir pour m'avoir à sa gauche. Il va falloir que je m'impose avec plus de conviction en me positionnant face à elle, les mains levées clairement pour lui dire "tu ne passes pas, tu attends". Elle comprend cette fois car le message que je lui donne est plus clair.


Le deuxième exercice consiste à trottiner à côté d'elle pour qu'elle fasse pareil. Le premier démarrage est un peu rapide, elle me dépasse. La fois suivante, Jéleena est plus en retenue et reste à ma hauteur tranquillement, le message est passée, elle a compris ma demande. Beau travail ma belle...

Fevrier 2020

 

Aujourd'hui, Jéleena sort pour la première fois en extérieur.

 

Un peu réticente au début pour la mise du licol, Alain finit par la faire rentrer dans le box afin de lui indiquer ce qu'il attend d'elle.

 

Au bout de quelques minutes, elle s'immobilise et plonge le nez dans le licol qu'il lui tend et nous voilà partis pour une promenade avec Maman Yéléna.


Le départ se fait avec un peu d'appréhension de sa part, en soufflant et la queue en panache. Rapidement, Alain la fait passer en tête sans problème et sans trop d'hésitation de sa part. Elle est sortie avec la longue longe qui perm
et une maîtrise des mouvements plus simple et plus sûre.


Yéléna et Jéleena passeront alternativement devant d'un pas décidé pour Jéleena qui suit de prêt Alain. La technique de 'l'abandon", c'est à dire la longe détendue qui la relie au cavalier à pied fonctionne parfaitement et on s'aperçoit que la pouliche suit parfaitement. Nul besoin de tirer sur la longe pour la faire passer à un endroit qui l'inquiète, elle se colle presque à Alain. Ce sera ensuite Olivier qui reprendra une Jéleena super sympa, très à l'aise alors qu'elle est de nature plus anxieuse.

Ensuite, c'est à mon tour de marcher avec elle, toujours en confiance, mais qui  reste attentive à ce qui l'entoure.

 

Nous bifurquons vers un chemin un peu plus étroit pour devoir faire rapidement demi-tour car jonché de branches.

 

La pouliche tourne plus vite que moi et je fais l'erreur de ne pas me coller contre son encolure pour la laisser passer. Je me retrouve contre elle mais manifestement, elle a sa force et sa puissance pour elle et elle me déborde.

 

Alain intervient et me conseille dans ces moments là de ne jamais essayer de retenir un cheval, c'est perdu d'avance..., il faut le faire tourner autour de ses épaules tout simplement.
Notre promenade va se continuer tranquillement, Olivier reprendra Jéleena, moi Yéléna, c'est presque la pouliche la plus facile à manipuler car tout en confiance avec son cavalier à pied.

 
Arrivés aux abords du parc, Alain reprend en longe Jéleena pour aller "jouer" ! Il se positionne dans un champ et incite la pouliche à se lâcher, en galopant tout autour de lui. Au début, elle ne comprend pas mais rapidement, elle saisit le moment, on la sent à l'aise.

 

 

Le retour au calme se fait pour rentrer tranquillement, c'est un moment qui nous a surpris car nous nous attendions à des réactions beaucoup plus vives et sportives de sa part. Les heures passées en carrière portent leurs fruits, et nous montrent à quel point elles ont été importantes et bénéfiques.

compte rendu séance du 09.03.20

‌Notre séance est une sortie en extérieur avec Jéleena, seule, sans maman.


La mise du licol faite, Olivier s'engage sur le chemin, avec une pouliche très attentive mais sans brusquerie. Il y a quelques écarts mais rien de sérieux. Notre promenade commence avec un certain calme, et une attitude différente de celle de Karsten plus en force.


Jéleena ne hennit pas, mais reste proche d'Olivier. Elle analyse tout ce qui se passe, les oreilles tournées vers l'arrière, un pas plutôt réservé mais sans tension dans son attitude.

 

La petite pouliche un peu stressée a changé, pour devenir détendue et surtout confiante en celui qui la guide.
C'est à mon tour de prendre le relais.

Je dois toujours faire attention à tout ce qui se passe devant, derrière, en dessus et partout à la fois. Cette fois, je repère plus vite les éoliennes, les branches, les oiseaux, les flaques, une jument dans le parc... afin de pouvoir anticiper les réactions de Jéleena.


La pouliche capte toute ce qui se passe autour d'elle mais reste calme, et me permet d'avoir une marche tranquille, de me détendre, moi aussi.

Nous rencontrons des flaques d'eau qui la stoppent quelques instants mais en douceur et en l'encourageant, elle passe.


Jéleena marche en reniflant le sol, et attrape quelques brins d'herbes qui montrent qu'elle est de plus en plus détendue, que ce qui se passe autour d'elle ne l'inquiète plus trop.


Mais mon attention a des failles et lorsque je ne vois pas à une branche basse juste plus haute que moi mais qui lui touche la tête, sa réponse est immédiate, elle pile et recule.

 

Alain m'indique de repasser au même endroit, en me mettant face à elle, et en me baissant pour simplement lui montrer... qu'il faut se baisser. Évident ! 


Il faudra qu'on travaille ce point des branches basses car en promenade, c'est une situation qui se présentera. Jéleena devra gérer sans se mettre elle et son cavalier, en position délicate.
Sinon, nous rencontrons d'autres flaques et toutes les deux, nous devons trouver des solutions : je l'encourage doucement, un pas, puis deux, un arrêt et puis on passe. Jéleena est adorable et très à l'écoute.

Olivier reprend la pouliche sur le chemin du retour, avec la même décontraction et un petit pas qui accélère car nous rentrons.

 

Le stick est toujours là pour lui indiquer de ne pas le dépasser.


Notre retour est à l'image de notre ballade, sérieuse et tranquille.


Comme d'habitude, on fait le point sur tout ce qu'on a appris en carrière et le résultat est parlant. On a travaillé pour avoir cette confiance de la pouliche et cette promenade toute en sérénité.

 ‌         Mars 2021

 

Jéleena nous attend dans le parc, plus confiante. La pose du licol est rapide, plus besoin de lui courir après. Alain commence à la travailler dans la carrière à l'aide de la chambrière, au pas puis au trot. Jéleena est  une élève attentive. Elle comprend vite et change d'allure rapidement lorsque Alain la sollicite, .
Elle est presque trop sérieuse alors Alain met du jeu dans leur échange. Il court avec elle, en l'incitant à s'amuser par des encouragements. Il s'arrête et change de direction pour qu'elle fasse pareil, comme on pourrait  le faire avec un chien. Jéleena est d'abord surprise et déroutée car elle ne sait pas si elle peut jouer, ses oreilles qui bougent d'avant en arrière montrent qu'elle essaie de comprendre pourquoi celui qui la tient en longe a un drôle de comportement. Et puis, au bout de quelques longueurs, elle commence à se détendre et fait quelques ruades, des changements de directions. Elle devient moins scolaire et se lâche un peu. Son tempérament est plutôt sérieux, alors pour que l’apprentissage soit agréable, et lui apporte de la légèreté, Alain va lui apprendre que le jeu fait parti de l'apprentissage, que l'on communique aussi en jouant, tout en gardant en tête que le référent reste celui qui est au bout de la longe.
La détente au trop se fait tranquillement, la pouliche abaisse son encolure. Les départs au galop seront réussis même si on sent que Jéleena se pose une question :  "est-ce que j'ai le droit ?". Il y a un peu de retenue dans ses mouvements, on la sent en questionnement, très fixée sur les gestes d'Alain. Mais au fil de la séance, elle devient de plus en plus détendue. Le licol enlevé, la tentative de travail en liberté est de courte durée, car Jéleena a lâché Alain du regard, et s'éloigne rapidement de lui. Ce sera pour une prochaine fois, chaque chose en son temps.