Témoignage de Natalie Pilley-Mirande

 

En 1996, pour mon 30ème anniversaire, mes parents m’ont offert le cadeau de mes rêves : Flirt de Provence, une pur-sang arabe de lignée espagnole. Voilà presque quinze ans que Flirt fait mon bonheur de cavalière d’extérieur…  En 2000, je l’ai fait saillir par Gimboï, un pur-sang arabe, et sa pouliche Naïade du Vercors est née en 2001.  Je la destinais exclusivement aux balades et aux randos, comme sa mère.


Aujourd’hui, Flirt vieillit et il est temps pour moi de préparer la relève… Le « problème » de Naïade, ou plus exactement le mien, est qu’elle n’a jamais appris à sortir seule en extérieur (et je sais que je ne suis pas la seule dans cette situation, loin de là !). Par facilité, j’ai toujours monté sa mère lorsque je sortais seule, et je n’ai jamais monté  Naïade autrement qu’en compagnie d’une amie montant Flirt…  Les années ont passé et, bêtement, je me suis accommodée de cette situation. Je n’ai jamais fait l’effort d’habituer Naïade à sortir sans sa mère. Ou plus exactement, j’ai essayé une ou deux fois, il y a quelques années… et j’ai failli me retrouver par terre.

 

La mère et la fille s’appelaient avec désespérance, et Naïade était intenable, paniquée, elle avait même essayé de se cabrer. Du coup, j’ai pris peur (toute jeune, à cheval, j’étais très casse-cou, voire inconsciente …  mais maintenant que je suis une mère de famille responsable, je suis beaucoup plus prudente !). Et je n’ai plus jamais essayé, me résignant à l’idée que Naïade ne pourrait jamais sortir seule – du moins avec moi sur son dos !


Un jour, mon amie Sylvie Albin, qui fait régulièrement appel à Alain Bellanger pour le débourrage de ses chevaux, m’a conseillé de le contacter. Alain est donc venu chez moi faire une première séance de « bilan », et dès la première fois j’ai été séduite par son approche des chevaux, pleine de finesse, et son incroyable capacité à s’adapter aux besoins spécifiques des propriétaires. Dès la première séance, Alain m’a dit que ma jument n’était pas méchante pour un sou, qu’elle était gentille et volontaire, mais qu’elle avait deux gros défauts : elle était capricieuse et impatiente !! Tout le contraire de sa mère…


Il n’aura fallu à Alain que quelques séances (et même moins que prévu au départ) pour habituer Naïade à sortir seule, accepter les contraintes, patienter, rester immobile, etc.  Au bout de trois séances seulement, j’ai pu essayer moi-même et là, miracle… Naïade n’a pas bronché.

 

C’est à peine si elle a henni en quittant la maison, alors qu’auparavant elle grimpait aux arbres ! Depuis, je la sors régulièrement toute seule, sans aucune difficulté. Certes, elle reste plus vive et plus nerveuse que sa mère – question de tempérament –, elle a encore peur des bâches qui flottent au vent, et elle essaye parfois  de trottiner sur le chemin du retour (ce qu’elle ne fait jamais avec Alain…), mais j’arrive maintenant à obtenir d’elle ce que je pensais ne jamais obtenir. Avec son principe de base – douceur et fermeté  - Alain parvient à résoudre n’importe quel problème.

 

En l’occurrence, le problème venait surtout de moi, qui manque d’autorité et de fermeté avec les chevaux. Or, Naïade est adorable, mais elle a du caractère. Alain ne m’a donc pas seulement montré les bons gestes à effectuer, la façon de placer mes aides, etc. Il m’a aussi expliqué qu’il ne faut pas hésiter à l’engueuler quand elle fait du cinéma (sa peur des voitures, par exemple !) et qu’il ne faut rien lui passer !


En ce qui concerne sa peur des voitures (Naïade avait tendance à faire de brusques écarts, voire un demi-tour sur elle-même, chaque fois qu’arrivait sur elle une voiture ou pire, un camion), cela va beaucoup mieux aussi. Montée par Alain, qui est toujours d’un calme incroyable (ah, comme j’aimerais rester zen comme lui, en toutes circonstances !), elle a très vite perdu cette vilaine habitude. Avec moi, ce sera  sans doute un peu plus long…  car j’ai beau faire des efforts, je sais que j’ai tendance à me raidir quand arrive un véhicule, surtout s’il roule vite ou s’il est bruyant (une remorque bringuebalante, par exemple).  Et, c’est bien connu, les chevaux sentent la peur de leur cavalier ! Pourtant, à chaque sortie que je fais désormais avec Naïade, cela s’arrange. Et à l’heure où j’écris ces lignes, je reviens tout juste d’une petite heure de balade où j’ai volontairement chevauché sur des petites routes et le long de routes départementales. Naïade n’a pas bougé une oreille à chacun des véhicules que nous avons croisés… Une belle victoire !


Maintenant, je sais ce qu’il me reste à faire : sortir Naïade le plus possible en septembre, car chez moi, à Valréas, il y a beaucoup de vignes…  donc d’énormes et terrifiantes vendangeuses !!


Un grand merci à Alain qui a fait de Naïade une excellente petite jument d’extérieur !