Elle du Rif Noir

Je suis Elle du Rif Noir, jument DSA de 4 ans.

 

J’ai rencontré mon humaine quand j’avais 2 ans. Elle était venue dans l’élevage où je suis née voir un autre cheval.

 

Mais dès que je l’ai aperçue, le coup de cœur ! Je lui ai alors sortie le grand jeu ! Je l’ai suivie partout, tout en me montrant bien élevée, avec toute la douceur et la délicatesse qui me caractérise.

 

Et devinez quoi ?! Ça a marché !! Mon humaine était quand même inquiète car elle n’a jamais fait l’éducation d’un jeune cheval, l’éleveuse lui a donc tout de suite parlé d’Alain. Et voilà, depuis 2 ans je suis maintenant au pré avec 2 autres copains.

 

Mon humaine vient parfois me faire découvrir des objets bizarres. Je fais aussi ponctuellement de petites promenades en main, et d’autres en dextre. C’est donc Alain qui va maintenant m’apprendre mon métier ! Prendre le temps de découvrir toutes les facettes du travail à pied, et d’installer une relation de confiance forte avec l’homme. Et à la belle saison 2020, débuter le travail monté. Une belle aventure en perspective !

SEANCE n°1 Janvier 2019

 

Et voilà le début de l’aventure ! Première rencontre avec Alain.

 

Petit état des lieux en faisant une sortie en main.

Ce qu’il

faut retenir de la séance : les bases sont plutôt bonnes.

 

Elle est à l’écoute et en confiance.

 

 

Par contre moi il faut que j’apprenne à montrer une attitude moins énergique. Et que je parle à ma jument, pour la rassurer lors de stress par exemple.

 SEANCE n°2 , février 2019.

 

Aujourd’hui Elle apprend à tourner en longe.

 

Et moi aussi par la même occasion…

Je n’ai pas la technique, Alain m’explique, tout en montrant à la jument ce qu’on attend d’elle.

 

Puis c’est à mon tour. Entre le stress de mal faire et le manque de dextérité, mes mains cafouillent, je ne suis pas toujours attentive à ma jument, et donne de mauvaises indications involontairement.

Ce que j’en retiens : quand la jument répond bien alors que c’est une erreur de ma part, je la félicite.

Autres points que je retiens :

 

 

 

 

- faire des pauses pour laisser à la jument le temps d’intégrer ce qu’elle vient d’apprendre.

 

 

- Pour l’instant ne pas demander le galop, et arrêter le cheval dès que l’excitation monte.

 SEANCE n°3 , Avril  2019.

 

 

Alain n’est pas venu depuis 2 mois, Elle s’est fait une grosse blessure au pré. Il a donc fallut faire une petite pause dans le travail.

 

En début de séance, Alain me demande de la longer, il m’observe et me corrige : donner plus de mou dans la longe pour que la jument puisse élargir ses cercles.

 

Travailler les transitions descendantes et être ferme quand la jument ne répond pas rapidement à mes demandes : lui couper la route, ne pas la laisser changer de main et pas de félicitations.

 

Puis Alain prend la main, 1er sanglage avec un surfaix.

 

Il pose le surfaix sur le dos de Elle sans prendre le temps de lui faire sentir « si on lui fait sentir, on lui fait voir qu’il y a un problème ». Alain enchaine des temps de travail avec le surfaix, puis sans, plusieurs fois.

Quand la jument répond bien, il la laisse trotter sur le cercle sans rien lui demander « le mouvement c’est la récompense ».

 

 

Un petit temps pour moi pour tester l’exercice : que d’émotions de sangler pour la 1ère fois ma pouliche !

 4ème séance, mai 2019.

 

Depuis la dernière venue d’Alain, je n’ai pas pu beaucoup travailler Elle. La météo n’a pas eu pitié de mon peu de temps libre de maman…


En début de séance, on vérifie les acquis. Alain me laisse faire. D’abord en longe,

enchaînement de transitions, pas, trot, arrêt. Idem en liberté.

 

Ensuite sanglage du surfaix, les mêmes transitions en longe, et de nouveau en liberté. Alain ne me reprend pas, Elle se montre appliquée et à l’écoute, le peu de travail que j’ai pu faire semble avoir été bénéfique.

 

Puis Alain prend la main, Elle apprend les longues rênes. Dans un premier temps, Alain ne met en place qu’une seule rêne. Il fait marcher la jument en longe, la longue rêne traine au sol.

 

Alain fait en sorte que la rêne entre en contact avec le flanc puis le postérieur de la jument.

 

Ce contact est d’abord très bref, Alain fait changer Elle de direction pour l’interrompre, puis s’allonge de plus en plus jusqu’à ce que la jument marche calmement avec la rêne qui la touche en permanence.

 

Puis même exercice avec la rêne de l’autre côté de la jument, puis avec les deux rênes. Alain m’explique que cela permettra à la jument de rester calme si les rênes venaient à échapper des mains du meneur.

Elle doit apprendre à gérer son stress, c’est-à-dire ne pas s’emballer et chercher une solution à une situation qui l’inquiète.


Puis Alain met en place les arrêts, avec une action sur la rêne extérieure pour ne pas inciter la jument à tourner.

 

Puis il finit la séance en instaurant la direction. Elle connaît maintenant les codes pour s’arrêter, tourner à droite et gauche. Waouh !

 

Tout le long de la séances, Alain me donne une foule d’informations, comment se placer, tenir son stick, gérer ses rênes…. Et des tas d’autres choses... mon cerveau est submergé ! Alain précise : « mais une chose après l’autre, il fait laisser le temps à la jument d’intégrer ». Euuuh, et le temps d’intégration de l’humaine !!?? Mes devoirs pour la prochaine fois : longe et sortie en extérieur, pas de longues rênes, ouf !!! 😀

 5ème séance, juillet 2019.

 

Aujourd’hui, longues rênes en extérieur !! Elle va apprendre à affronter l’extérieur seule, sans cavalier devant ou à côté d’elle… Une belle étape !

 

Tout d’abord, petite détente dans le rond de longe. Alain m’observe, puis « c’est parfait, j’ai rien à dire ! Maintenant tu te places bien, tu es à l’aise dans tes gestes. » Waouh !! Les compliments du chef ! Quelle belle pédagogie, dresser un cheval tout en permettant au cavalier d’apprendre, merci Alain !

 

Après la détente, Alain vérifie rapidement la réponse de la jument aux longues rênes : rester calme quand les rênes touchent les jambes, tourner à gauche ou droite, arrêt. Tout est ok, c’est parti pour la balade !

En extérieur, Alain maintient la jument dans un couloir, au bord de la route « c’est comme le travail dans le rond de longe où elle doit rester sur la piste ». Il reprend les codes appris : arrêts, tourner… Une fois Elle bien aux ordres, on reprend le chemin du retour, et Alain me donne les rênes.

 

La jument a très bien compris ce qu’elle devait faire, elle reste dans son couloir, s’arrête à la demande… J’ai l’impression de ne rien avoir à faire… Je tente alors des expériences, je veux tester ce que j’arrive à faire aux longues rênes. Du coup je me mets en difficulté.

 

Mes actions de mains ne sont pas bonnes, pas assez discontinues, pas assez réactives. Et j’agis en rêne d’ouverture alors que ça devrait être en rêne d’appui. Elle s’habitue à mes imperfections ! Bref, comme l’habitude, ma jument apprend bien plus vite que moi !

    6ème séance, septembre 2019.

 

Ça y est, c’est le grand jour !!! Après toute la préparation qui a été faite en amont, Elle va avoir pour la première fois un humain sur son dos !!

 

Pour débuter la séance, je fais la détente habituelle en longe, vérifier que la jument est bien à l’écoute. Puis Alain prend le relais.

 

Il commence par sautiller près de la jument. Puis, quand elle ne réagit plus, il s’appuie sur son dos en même temps qu’il saute. Il caresse la croupe, le flanc opposé au côté où il se tient… en fait chaque partie de la jument qui peut être en contact avec les jambes du cavalier.

 

Et il continu progressivement à habituer Elle à avoir le poids d’un homme sur son dos. Les appuis deviennent de plus en plus long, puis Alain se hisse. Il incite la jument à lui sentir ses pieds d’un côté, et ses mains de l’autre.

 

Entre deux progressions de l’exercice, Alain fait faire quelques pas à Elle en main dans le rond de longe, pour lui laisser le temps d’intégrer ce qui vient de se passer, et la détendre. Toujours de façon progressive, Alain passe de la position sac à patates, à couché à plat ventre, puis enfin il se redresse, position cavalier.

 

Puis de nouveau en sac à patate, il demande à Elle de faire quelques pas, plusieurs fois de suite avec pieds à terre entre deux.

 

Tout se passe bien, direction l’extérieur !

 

Là, Alain me montre comment utiliser les rênes courtes.

 

2-3 fois de suite, il monte sur la jument en sac à patates et lui demande d’avancer.

 

Retour à la maison, Alain passe devant la jument. C’est sa récompense, marcher derrière le cavalier sans rien avoir à faire.

 

 

Voilà une belle séance, avec de bonnes bases qui sont posées dans la douceur, en laissant le cheval réfléchir à ce qu’il doit faire.

Elle, 7ème séance, octobre 2019.

 

Aujourd’hui départ en extérieur sans détente au préalable dans le rond de longe.

 

Elle sera une jument d’extérieur, le fonctionnement qu’elle connaitra par la suite est mis en place dès maintenant.

 

Sortie en rênes courtes, Alain commence par vérifier l’arrêt et la direction. Puis tout au long de la sortie, il alterne des moments à pied et d’autres sur le dos d’Elle. D’abord en sac à patate, puis progressivement à califourchon.

Elle apprend à avancer avec un humain sur son dos. A retenir : - Au moment du montoir, Elle doit rester immobile. -

 Si le cavalier perçoit quelque chose qui est susceptible d’effrayer le cheval, mettre pied à terre avant que le cheval ai peur. Il vaut mieux mettre pied à terre pour rien plutôt que de le faire une fois que le cheval stresse et ainsi lui donner une mauvaise leçon.

 

- Indiquer la direction au cheval avant de lui demander d’avancer.

 

Sa tête doit être dirigée là où on veut aller avant qu’il n’avance.

 8ème séance, décembre 2019.

 

Depuis la dernière séance, j’ai fait plusieurs sorties en extérieur en rênes courtes avec Elle. Je lui ai fait tester les montoirs qui se présentaient sur le chemin : troncs d’arbres, petites buttes, grosses pierres, plate-forme en béton d’un bâtiment agricole…

 

Et j’en ai profité pour faire quelques centaines de mètres sur son dos en travaillant sur les directions et les arrêts.

 

La séance d’aujourd’hui se passe en balade en extérieur, Alain fait tout le travail. Il vérifie que la jument soit bien aux ordres, d’abord à pied puis en sac à patate. Il lui demande même son premier trot avec un cavalier sur son dos, en sac à patate pour pouvoir descendre rapidement en cas de difficultés. Il m’explique que les 1er trot et galop se font en montées, si le cheval s’emballe il fatigue plus vite.

 

Alain reste de plus en plus longtemps sur le dos de Elle, et provoque de petits stress volontairement (branches qui frottent contre la jument) en se mettant en sécurité (sac à patate), puis en restant à califourchon la fois suivante.

 

Alain attend que la jument ai retrouvé son calme avant de mettre pied à terre et de passer devant en récompense.