Histoire d’un débourrage. Une belle aventure !

 

 

    A l’issue du débourrage de Shangaï (2008/2009), période si déterminante pour la suite du dressage et la qualité de nos rapports avec notre cheval, je tiens à témoigner ma très grande reconnaissance à Alain qui m’a permis de m’impliquer totalement pour "faire" ensemble un agréable compagnon de loisirs et de balades.

 

Ce qu’Equipassion-Donzère propose :  débourrage et dressage à domicile en collaboration avec le propriétaire est vraiment très intéressant !.

 

    Pour ma part, je n’aurais pas eu de satisfactions à confier mon poulain à un professionnel pour qu’il me le rende terminé ,"clé en main". Je tenais à assister aux séances et espérais pouvoir m’impliquer dans ce travail. Cependant quand on est totalement débutante dans le soin et l’éducation des poulains ce n’est pas facile de choisir la bonne formule. De plus on me disait souvent : « Il ne faut surtout pas rater le débourrage ! ».Alors, lorsque l’éleveuse de mon poulain m’a conseillé de faire appel à Alain Bellanger , j’ai pressenti que faire venir "à la maison" ce professionnel connu de beaucoup dans notre région pouvait être la bonne solution.

 

    Avant la venue d’Alain et depuis mes débuts à cheval (il y a une dizaine d’années) je restais souvent très étonnée et perplexe face à des discours contradictoires. Autant dans les domaines de la psychologie du cheval et les manières de l’aborder que dans les techniques équestres il y avait beaucoup trop de divergences. Alors pour essayer d’y comprendre quelque chose j’ai cherché des informations dans les magazines spécialisés ou la littérature. Je me suis alors rendue compte que beaucoup de choses étaient remises en question.. Les découvertes des chercheurs en Ethologie Equine m’ont éclairée sur la psychologie du cheval et sur ses besoins naturels. Je dois préciser qu’il y a dix ans je ne connaissais absolument pas les chevaux. J’ai lu également des articles écrits par des professionnels qui proposent un autre rapport au cheval. Ils préconisent la pratique d’une équitation dite éthologique. Mais ai-je l’esprit trop critique car là aussi les méthodes ou exercices vus lors de démonstrations ne me paraissent pas toujours convainquants En tout cas certaines de ces pratiques me questionnent aussi. Je trouve en particulier que l’on contrarie beaucoup trop et souvent avec brutalité l’instinct naturel de fuite du cheval.

 

Alors pour m’occuper de Shangaï dès tout petit, j’ai eu envie d’essayer par moi-même ce qui me paraissait le plus respectueux pour l’animal, le plus ludique aussi. C’est avec cet état d’esprit que je me suis retrouvée à tester auprès de Shangaï des tas de choses en totale liberté dans les prés.( voir dans débourrages terminés ).

 

    L’impression que j’ai ressentie la première fois que j’ai rencontré Alain s’est confirmée tout au long de cette année de travail ( été 2008/ été 2009 ) : Il propose vraiment un débourrage à la carte ! Il n’oublie pas les objectifs du propriétaire et personnalise vraiment tout son travail mais l’implication du propriétaire est nécessaire. D’ailleurs, c’est comme à l’école, il y a des exercices à faire en attendant la séance suivante ! (une séance par mois en moyenne pour Shangaï).

 

    Ce qui m’a fait vraiment plaisir et très impressionnée je dois le dire, a été de voir Alain poursuivre le travail que j’avais commencé le plus souvent possible en liberté. Mis à part un apprentissage préparatoire à la longe et aux longues rênes il a réalisé le débourrage jusqu’au cheval monté aux trois allures en liberté et sans équipement hormis l’utilisation d’un stick pour indiquer les directions. Alain utilise beaucoup la voix également. Cela me convient bien car les chevaux apprennent très vite le sens des mots. Du coup le travail est bien simplifié et pour des débutants, la voix est une aide formidable !.

Beaucoup trop novice et assez craintive je n’envisageais pas de monter sans matériel du tout comme Alain le fait mais je voulais par exemple essayer de monter sans mors. C’est ce que je fais depuis ma première mise en selle ( ou plutôt dès la deuxième !) et jusqu’à maintenant cela se passe très bien.

 

    Alain qui ne se réclame d’aucune école en particulier évolue dans ce métier de dresseur grâce à une longue expérience et à sa deuxième profession équestre de Policier à cheval.

Lui qui a rencontré tant de chevaux (je pense d’ailleurs qu’il a dû battre des records!) est néanmoins toujours intéressé par les expériences et les avis d’autres qu’ils soient amateurs ou professionnels. Malgré son savoir incontestable il a l’humilité de dire entre autres :« Moi, je fais comme ça…» ( et non pas : Il faut faire comme ça !) ou, : « regarder comment je fais et vous pourrez vous dire : Là, il a fait une erreur que j’essaierai de ne pas reproduire lorsque à mon tour je travaillerai mes chevaux ! ».

 

Vraiment, quel bonheur d’apprendre dans ce domaine très spécial et nouveau pour moi ! Un petit regret tout de même est de ne pas avoir eu l’occasion de le faire plus jeune… Tant pis et comme on le dit : il vaut mieux tard que jamais ! Cette expérience apporte tellement de plaisirs, d’émotions et offre l’opportunité de connaître des personnes vraiment formidables !

A ce sujet je voudrais transmettre à Sylvie Brunel pour son livre " Cavalcades et dérobades " toute mes félicitations ainsi que celles de mes amis tellement nous nous sommes retrouvés dans les personnages de son roman.

 

    Je voudrais également citer le livre qui parmi d’autres m’a le plus aidée lors de mes premières sorties seule avec ma jument Titwit. Il s’agit de: "Le cheval d’extérieur" de Véronique de Saint-Vaulry . Pour résumer, elle propose de « contrôler sa monture sans la tenir » et conseille la conduite rênes longues qui a pour effet « de réduire les manifestations de peur et de développer la confiance ». Sa méthode « calme le cheval sans l’abrutir et le responsabilise » et « rends la communication plus confortable pour les deux partenaires ».En effet cette méthode et principalement la manière de traiter les peurs du cheval m’a fait beaucoup gagner en confort et en sécurité.

 

    Un DVD m’a aussi énormément apporté cette fois pour m’occuper de Shangaï et commencer à travailler avec lui. Il s’agit du film documentaire "Lorenzo, l’Homme Libre".

Dans ce film on peut admirer l’intensité des relations de cet artiste avec ses juments dans son travail au quotidien. Entre autres la manière qu’il a de leur parler est étonnante. Il montre une capacité exceptionnelle à les apaiser, à les convaincre et surtout à gagner leur confiance. Cette formidable complicité offre un moment fantastique et plein d’émotions à ceux qui ont la chance d’aller les voir en spectacle.

 

    Pour en revenir à mon poulain Shangaï , j’ai eu la chance de l’acquérir chez Maryse Thomas des "Ecuries du p’ti lac". En effet Maryse m’a appris beaucoup de choses. Grâce à une approche très respectueuse de ses bébés et à beaucoup de temps passé à les observer, elle personnalise ses manières de faire en fonction des particularités de chaque individu. Elle explique qu’elle « adapte son travail auprès du poulain essentiellement en fonction du comportement de la mère »  et, professionnelle spécialiste de l’élevage, elle « s’attache à orienter son travail pour harmoniser chez le poulain l’inné et l’acquis ».

    Je pense qu’au moins autant que la génétique qui joue un rôle important dans le caractère et les capacités individuelles des chevaux, les conditions d’élevage et les premiers rapports aux hommes déterminent largement leur évolution psychologique et leur rapport au travail.

 

    J’ai ensuite appris tellement de choses grâce à Alain (que je tente d’appliquer même si ce n’est pas toujours évident!) qu’il est impossible d’en faire la liste complète.

En tout cas, quel bonheur que de pouvoir apprendre en même temps que son poulain ! Un petit clin d’œil à Shangaï tout de même car de nous deux c’est sûr, il est celui qui apprend le plus vite !

Au travers de ses méthodes Alain insiste beaucoup sur :

 

L’importance du respect du cheval vis à vis de nous, toujours et partout.

Pouvoir réaliser sans l’aide d’un tiers tout ce qu’on veut faire avec le cheval dans le travail à pieds et monté. Ainsi nous devenons vraiment son référent. Pour la même raison sortir beaucoup le cheval seul ( sans autres chevaux) qu’il soit en main ou monté. Une fois le débourrage terminé sortir de temps en temps aussi avec d’autres chevaux.

      Ne pas anticiper sur les erreurs du cheval pour le rendre plus attentif et plus responsable

Beaucoup féliciter et récompenser par la voix, des caresses ou des pauses.

Lui apprendre très tôt l’immobilité.

      Toujours terminer une séance sur quelque chose de réussi.

      Ne jamais s’énerver (pas toujours facile !). Le cheval est très sensible à nos émotions.

Toute seconde passée auprès du cheval est du travail. (je suis entièrement d’accord car le cheval ne s’arrête jamais de nous observer).

 

Je rajouterai que même (et surtout !) le temps passé à proximité de nos chevaux hors contexte de travail est un temps privilégié. Dans ce monde où tout va vite ou le stress est fréquent se laisser aller au rythme de nos compagnons qui vivent dans l’instant nous permet un autre rapport au temps et à nous mêmes.

 

    Je ne pourrai pas écrire en conclusion le détail des qualités qu’il faut à un dresseur pour exercer si bien ce métier car hélas Alain ne m’a pas dévoilé tout ce qui fait sûrement un peu son secret Comme tous les grands dresseurs il est doué je pense d’un subtil dosage de Volonté/Capacité d’observation/Respect de l’animal/Autorité naturelle/Empathie et Pédagogie.

 

Un grand Merci à Alain et à Equipassion.

 

 

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    Un grand merci aussi à toutes les personnes et les amis qui m’ont aidée dans un domaine ou un autre.

 

A Maryse pour son approche très attentive des chevaux et pour ses conseils judicieux.

A Michel pour ses coups de mains et ses talents d’inventeur bricoleur. Pour les premières balades sur Titwit que j’ai faites en sa compagnie et celles de ses juments.

A Laura pour son aide dans tous les déplacements de mes chevaux. Bravo à elle pour sa passion des chevaux qui ne la quitte pas depuis qu’elle est toute petite.

A Nicole qui suit de très près le dressage de Shangaï et qui m’aide beaucoup par ses conseils très professionnels.

A Marie-Laure Pignon et Julie pour leur expérience assez différente de l’équitation traditionnelle ; Beaucoup de travail à pieds, pas de mors, utilisation d’un simple collier pour diriger le cheval…

A Régine pour sa présence et ses encouragements à presque toutes les Premières fois.

Mais aussi aux propriétaires des nombreux terrains qui me permettent d’offrir un cadre de vie agréable à mes chevaux. Beaucoup de liberté et de l’herbe presque toute l’année !

 

     Avec beaucoup d‘émotion je dédie ce compte rendu à André qui comme moi découvrait depuis peu le monde du cheval quand nous nous sommes connus. Son expérience assez similaire à la mienne nous avait donné l’occasion de nous rencontrer lors d’un stage d’éthologie pour "le Premier Savoir".

Cela fera bientôt un an qu’il nous a quitté. Nicole son épouse et tous ses amis regrettent énormément son absence. Son amitié, sa générosité, et son humour sans égal nous manquent beaucoup. Comme Nicole, il suivait de près mon parcours avec Shangaï. Ses Mails au sujet des chevaux et de la nature qu’il aimait tant était toujours très intéressants.

Là où tu es André, sache que tu es et que tu seras toujours dans nos pensées.

 

Catherine