Sandrine et Pepsi
PEPSI un rêve devenu réalité
Comme beaucoup de cavaliers et cavalières, je rêvais de posséder mon propre cheval. Je le voulais jeune, à peine débourré pour pouvoir le mettre à ma main.
Je n’ai pas eu à le chercher longtemps ! Sur une grande foire aux chevaux, mon regard à croisé celui d’un petit cheval bai brun ; C’était son dernier jour ici, avant de partir dans le mauvais camion…
J’ai acheté ce cheval sans même l’avoir essayé, un risque que l’on prend quand on fonctionne au « coup de cœur », enfin, je crois !
Je vous présente donc « PEPSI », trotteur français de 4 ans.
Une amie me l’héberge d’abord pendant 2 mois, le temps de trouver un terrain et d’y construire un abri. Les débuts sont difficiles, Pepsi est un cheval dominant avec les autres chevaux, et il n’aime pas l’homme, cela se lit dans son regard rempli de méfiance.
Dès que j’avance les mains vers lui, il recule, m’évite, j’arrive quand même à lui mettre une bride, mais ses oreilles sont un point sensible ! Je le longe ensuite avec la selle, il fait un peu le dos rond, couche les oreilles, mais sans plus.
Pour moi, ce cheval à déjà été monté ! C’est rassurant car je n’ai qu’un galop 4…
Tout doucement, je mets le pied à l’étrier, je lui parle, et, finalement, je le monte. Il ne bouge pas, c’est génial ! Je serre les jambes et lui demande d’avancer, c’est l’explosion ! Ma première chute (qui sera suivie de bien d’autre).
De jour en jour, je me rends bien compte que seule, sans installations et avec peu d’expérience, ce n’est pas facile de débourrer un cheval, mais, comment faire ?!
Je vais sûrement trouver une solution, il va s’assagir !
Les semaines passent, j’arrive enfin à le monter sans me faire « éjecter » dès le départ…
Je commence alors les sorties en extérieur. Mon cheval à peur absolument de tout, j’essaye de le rassurer comme je peux, mais il panique au moindre bruit ; Les moments d’attente face à ses craintes sont longs, et, moi, trop pressée, impatiente, je le force, et hop, un demi tour accompagné d’un joli coup de cul bien placé, et je mange encore une fois la poussière.
A chaque sortie, je tâche d’être plus prudente, mais, dès qu’il prend peur, je me laisse surprendre et c’est la chute.
Pepsi arrive enfin dans sa nouvelle « maison », il a maintenant son endroit bien à lui, il n’y aura plus de changements dans sa vie, il va être mieux dans sa tête, j’en suis certaine.
Je recommence mes sorties, c’est bizarre, j’ai l’impression que mon cheval est encore plus peureux qu’au début ! Moi qui rêvais de paisibles randonnées avec lui, j’en suis encore loin.
Il faut que je sois encore plus ferme, il finira bien par céder, mais, Pepsi à compris le coup, à la moindre frayeur, il pile, fait demi-tour balance un coup de cul, et moi … je rentre à pieds.
Je décide de partir avec d’autres cavaliers, cela devrait le rassurer, m’a t on dit. Il me parait moins sur l’œil, en espérant toute fois qu’une branche ne lui effleure pas les flancs, sinon, ce sera encore l’explosion.
Au fils des mois, Pepsi devenait irritable, anxieux. A l’attache, il tirait de plus en plus au renard, et quand je lui mettais la selle, je le sentais se raidir. Ensuite lorsque je le sanglais, il partait en « saut de mouton ». Harnaché, mon cheval marchait comme un « robot ». L’ostéopathe est venu, il m’a dit que Pepsi était énormément courbaturé, mais, pas plus …
J’avoue que je ne comprenais plus rien, moi qui l’ai sauvé du couteau, je lui offrais maintenant une vie pleine de stress et de contraintes ! Quand j’arrivais avec ma selle et ma bride, son regard en disait long… C’est sûr mon cheval me détestait, et ça me faisait mal.
Par la suite mon manque d’expérience et mon empressement n’ont fait qu’aggraver les choses. De la fermeté ? De la douceur ? Je ne savais plus !
Pepsi n’ a pas mit longtemps à prendre conscience de sa force, de cette puissance que je ne maîtrisais plus du tout.
Mon cheval n’est ni bête ni méchant, je le sais, mais je ne peux plus continuer toute seule, pour son bien être et ma sécurité.
Une amie m’a parlé d Alain, je l’ai contacté, et il est passé une première fois voir Pepsi au parc afin de faire sa connaissance…
Alain m’a dit que mon cheval ne faisait pas de la comédie, il m’a expliqué que j’avais brûlé des étapes importantes dans son débourrage, et qu’aujourd’hui il y avait pleins de choses qu’il n’avait pas compris, d’où ce stress et ce manque de confiance.
Dans un premier temps, il m’a montré des exercices pour l’assouplir, car, Pepsi était raide comme une planche et constamment contracté dès qu’il avait la selle.
En quelques semaines, mon cheval commence à changer ; Il est moins stressé, se détend plus facilement.
Je commence alors le travail monté, en carrière. Je n’aime pas tellement tourné en rond, j’ai l’impression de faire n’importe quoi, mais Alain m’explique des choses simples à faire au début, rien qu’au pas puis au trot.
Parfois, dans la séance, il monte un peu Pepsi pour m’expliquer, et, là quand je vois mon cheval au petit trot et en place, je fonds ; Il est beau comme un cœur mon Pepsi, et je vois bien que quand on lui demande correctement les choses, il les comprend très vite. J’y arriverai aussi, Alain est là pour ça, pour que je ne fasse plus d’erreur.
Il me fait aussi travailler Pepsi à pied, moi qui ne pensait qu’à être sur mon cheval, je me régale encore plus à ses côtés.
Au fil des mois, les progrès se ressentent, même en extérieur, Pepsi ne pense plus à m’éjecter à la moindre peur, il semble enfin avoir confiance en moi.
Je me suis aussi rendu compte que, plus son alimentation était riche, plus son stress et ses réactions violentes augmentaient ; J’essaie donc de gérer au mieux ce côté-là aussi.
Aujourd’hui, je peux dire que j’ai un cheval de randonnée, le vrai, le «guerrier » qui passe partout, un cheval tranquille, bien dans sa tête, qui m’étonne de jour en jour ; Lui qui à la vue d’une simple petite descente s’affolait, s’autorise à présent un petit « apéro » dans le premier fossé plein d’eau. Pas un regard ou un hennissement quand je me sépare des autres chevaux, il ne démarre pas au galop pour suivre ses copains, sauf à ma demande, même monter dans un camion pour partir à la découverte de nouvelles ballades n’est plus un problème.
Dernièrement, j’ai monté Pepsi à cru ! Deux ans que j’attendais ce moment ! Avant, cela était impossible, et là, pas une seule fois il n’a montré un signe de défence. Je suis aux anges, j’ai l’impression d’avoir un autre cheval. J’adore la randonnée, et j’ai maintenant le cheval idéal pour ça, mais je vais continuer à travailler avec Alain, car Pepsi a fait de tels progrès, que j’ai envie d’aller plus loin avec lui, connaître autre chose que la promenade..
Quand, du fond de son pré, Pepsi me voit arriver avec ma selle et ma bride, il vient tranquillement me rejoindre ; Son regard dur et stressé n’est plus qu’un mauvais souvenir, et je m’amuse à le regarder, une fois sellé, se diriger tout seul vers la sortie pour partir en ballade.
Pardonne-moi Pepsi de t’avoir fait subir toute ma maladresse et mon manque d’expérience, et surtout d’avoir songé à me séparer de toi.
Merci à toi, Alain de m’avoir aidé à comprendre mon cheval et avoir su réparer toutes mes erreurs.